Embarqués dans l’aventure Kaïros
Ils ont six mois pour fabriquer deux bateaux de Loire. Un projet de réinsertion pour dix stagiaires en recherche de travail dans la filière bois.
Maurice Leroux s’est épanoui dans la vie en aidant les autres. Ses ouailles pourrait-on dire, Maurice est prêtre, bientôt quatre-vingt-dix printemps, un réseau relationnel long comme le bras et une pêche d’enfer. Un rebelle avant la lettre plongé depuis des décennies dans la réinsertion professionnelle. On ne compte plus ses combats, le dernier en date donne une idée du bonhomme : monter une association pour former dix personnes dans la filière bois, en mal de bras dans la région. L’idée consiste à former ces stagiaires aux professions du bois en leur proposant de construire deux bateaux de Loire que l’association des Marins du port de Chambord achètera pour étoffer ses activités touristiques.
Facile à concevoir, plus compliqué à mettre en musique, « Il nous fallait 250.000 euros pour boucler correctement la formation programmée sur six mois », raconte l’abbé. « On y est attelé depuis plus de trois ans, cette fois le chantier peut débuter grâce au soutier financier de l’État, des collectivités locales de quelques entreprises et amis. »
Deux magnifiques Douglas débités en plots et acheminés vendredi matin du Doubs jusqu’aux ateliers de Montlivaut vont être façonnés pour la construction des bateaux. Christian, membre des Marins du port de Chambord assistera les stagiaires dans leur formation et Vincent, permanent de l’association donnera le coup de main si nécessaire. Dans six mois une toue cabanée et un bac de Loire sortiront des ateliers où s’installe l’association Kaïros, créée à cette fin par Maurice.
Une traversée Montlivaut-Cour-sur-Loire
« La toue menée par un passeur sera utilisée pour des promenades et le bac effectuera la traversée de la Loire entre Montlivault et Cour-sur-Loire, » précise Vincent Aldebert. « On espère qu’il sera utilisé par les cyclistes en randonnée et les promeneurs souhaitant passer d’une rive à l’autre. »
Et pourquoi appeler cette association de réinsertion du nom de Kaïros ? « C ‘est un terme de grec ancien désignant le moment favorable », poursuit Maurice. « Le moment de mettre en adéquation cette demande de la filière bois et l’attente de gens qui espèrent bien trouver par la suite un travail. »
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