Faire grandir l’Homme dans la réalité économique 

Ce samedi, il fête ses 90 ans avec l’Amicale des ateliers d’apprentissage de maîtrise, qu’il a créés en 1957. L’abbé Leroux revient sur le début de l’histoire.

L'abbé Leroux en visite chez Varela Design.

L’abbé Leroux en visite chez Varela Design.

Ce n’était pas un projet préconçu… Ce sont des enchevêtrements de circonstances. Une enfance à Blois. Des études de mécanique en Vendée. Une vocation tardive et une ordination en 1951. Voilà pour « les enchevêtrements de circonstances. »

« Après mon séminaire, j’ai été nommé vicaire dans la paroisse rurale de Saint-Amand-de-Vendôme. Il y avait là une Maison familiale d’apprentissage rural : elle permettait aux enfants de cultivateurs, qui n’avaient pas les moyens d’aller en lycée agricole d’avoir une formation »,se souvient l’abbé Leroux.
Motivé pour « faire grandir l’Homme dans la réalité professionnelle et économique » – la foi, « ce n’est pas seulement de dire son chapelet et d’aller à la messe le dimanche » – le curé s’engage avec les laïques dans la formation des jeunes. Et contribue à fonder une première Maison familiale agricole à Huisseau-en-Beauce. Suivront Binas, Saint-Firmin-de-Prés, Thésée. Une fédération départementale est lancée en 1954.
Veillant à « garder les pieds sur terre » et soulignant qu’il a « toujours été près des réalités économiques, humaines et sociales », l’abbé Leroux s’est, dans un deuxième temps, penché sur les besoins en formation dans la métallurgie. Il rappelle : « Vierzon et Romorantin commençaient alors leur développement économique. Les besoins de main-d’œuvre devenaient importants dans la tôlerie, la chaudronnerie. » Il revient alors à la mécanique, ses « premières amours », « sans trop l’avoir cherché ».
Après avoir consulté les diverses chambres et autorités, il lance les Ateliers d’apprentissage et de maîtrise « dans une grange », à Villefranche-sur-Cher. On est en 1957.
« C’était une véritable initiation à la vie en entreprise, souligne l’abbé Maurice Leroux. Ce qui interpellait, c’était que l’on faisait un véritable travail avec des jeunes de 15-16 ans. On m’a un peu pris pour un fou ! »
De 1957 à 1982 (*), à Villefranche puis à Romorantin, les Ateliers ont accueilli près de 950 jeunes. Parmi eux, l’abbé Leroux se souvient d’un Paul : « Il n’arrêtait pas de faire le con. On avait dû le mettre à la porte. Quinze ans après, il était venu nous remercier. »

L’Amicale des anciens des ateliers d’apprentissage et de maîtrise de Villefranche – Romorantin tient son assemblée générale ce samedi matin au domaine de Fonjuan, à Mur-de-Sologne. On y fêtera les 90 ans de l’abbé Leroux (son anniversaire était le 26 juillet).

source: lanouvellerepublique.fr